La croissance des ventes pendant le Black Friday ne fait qu’augmenter en continu depuis 2013, aussi bien en ligne qu’en magasin, et l’année 2023 n’en sera qu’un nouveau record.
Malgré un contexte marqué par l’inflation et par une succession de crises, 68 % des consommateurs dans le monde prévoient de dépenser autant ou plus que l’an dernier pendant le Black Friday et le Cyber Monday, le budget moyen atteignant les 205 dollars. En France, ce budget s’élève à 182 euros, contre 160 euros en 2022.
FEVAD, 2023
Cette journée, marquée par des réductions spectaculaires et une frénésie d'achats, est devenue emblématique de la culture de la surconsommation. En analysant les origines et les pratiques associées au Black Friday, il devient évident que cette journée n'est pas seulement une opportunité pour les consommateurs de réaliser des économies, mais aussi un reflet de tendances de consommation plus larges qui soulèvent des questions importantes sur notre rapport à la consommation, l'impact environnemental et les implications sociales de nos habitudes d'achat. Dans cette perspective, il est essentiel de comprendre pourquoi et comment le Black Friday est devenu synonyme de surconsommation, en explorant les mécanismes marketing, les incitations économiques et les conséquences écologiques qui caractérisent cette journée.
Le Black Friday est souvent considéré comme la fête de la surconsommation en raison de la manière dont il encourage l'achat massif et impulsif, souvent motivé par des réductions importantes et un marketing agressif, avec des conséquences environnementales, sociales et économiques importantes.
À l'ère numérique, le Cyber Week-end, englobant le Black Friday et le Cyber Monday, est devenu un événement commercial incontournable, marquant un tournant significatif dans les habitudes de consommation modernes. Cette période, caractérisée par une série de promotions en ligne, reflète non seulement l'évolution des pratiques d'achat, mais aussi l'adaptation des stratégies commerciales à un monde de plus en plus connecté. En analysant les raisons derrière l'ascension fulgurante de ce phénomène, on découvre une convergence de facteurs technologiques, économiques et sociaux qui ont transformé le Cyber Week-end en une véritable institution dans le paysage de la vente au détail.
En 2017, le volume d’affaires généré en 24 heures a dépassé 17 milliards d’euros, soit l’équivalent du PIB de la Bosnie-Herzégovine : un record ! Cet événement est désormais identifié par 91 % des Français, et 68 % vont profiter de cette opération pour réaliser des achats de Noël. Les produits privilégiés restent la mode (55 %), le high-tech (45 %) et l’électroménager (39 %). Déjà, les grandes enseignes préparent cet événement en proposant des pages dédiées sur leur site pour présenter des promotions ou des produits exclusifs.
Le succès croissant du Cyber Week-end, s'explique par plusieurs facteurs clés. D'abord, la transition vers le commerce en ligne offre aux consommateurs une expérience d'achat plus confortable et accessible, leur permettant d'éviter les foules et les files d'attente des magasins physiques. Les promotions sont également étendues sur plusieurs jours, offrant plus de temps et de flexibilité pour les achats. La diversité des produits et des offres disponibles en ligne attire un large éventail de consommateurs, tandis que le marketing ciblé et personnalisé augmente l'efficacité des campagnes publicitaires.
L'impact des réseaux sociaux et du marketing numérique joue également un rôle crucial, créant un buzz autour de ces événements. En outre, la globalisation de ces tendances de consommation a étendu la popularité du Cyber Week-end au-delà des États-Unis, devenant un phénomène mondial. Enfin, les attentes des consommateurs, qui anticipent désormais ces offres annuelles, ont solidifié le Cyber Week-end comme un élément incontournable du calendrier commercial, en particulier pour les achats de fin d'année.
Le Green Friday est né en réaction aux excès de consommation encouragés par le Black Friday. Il vise à sensibiliser les consommateurs aux impacts environnementaux et sociaux de la surconsommation et à promouvoir des alternatives plus durables. L'objectif de ce mouvement, est d'encourager les gens à réfléchir avant d'acheter et à opter pour des choix de consommation plus responsables. Cela peut inclure l'achat de produits éco-responsables, le soutien aux entreprises locales et éthiques, ou encore la réduction de la consommation globale.
Le Green Friday met souvent en avant les petits commerçants, les artisans, et les entreprises qui pratiquent une production respectueuse de l'environnement et des droits des travailleurs, en opposition aux grandes chaînes de magasins et aux marques internationales.
Chez Civitime, nous avons élaboré un contenu dédié à la sensibilisation des équipes à la consommation responsable. Complétez le formulaire ci-dessous pour recevoir le détail des chapitres.
Cette initiative encourage également la réutilisation et le recyclage des produits. Le problème, c’est que l’hyper consommation s’accompagne de l’explosion du nombre de déchets, de la pollution et de la dégradation de l’environnement lors du Cyber Week-end. Ainsi, les consommateurs sont invités à donner une seconde vie aux objets en les réparant, en les recyclant ou en les achetant d'occasion. Le Green Friday est aussi un moment pour éduquer et sensibiliser le public sur l'importance de la durabilité environnementale. Des événements, des ateliers et des campagnes de sensibilisation sont souvent organisés pour diffuser ce message.
C'est devenu un mouvement social, avec des organisations et des individus qui se mobilisent pour proposer une alternative au modèle de consommation traditionnel et souvent non durable du Black Friday.
Le réseau Envie propose de « valoriser une consommation plus citoyenne ». Le réseau de magasins spécialisés dans le tri, la réparation et le recyclage, notamment de nos appareils électroménagers, organise le Green Friday depuis 2017. Aux antipodes du Back Friday, il s’agit d’encourager la durabilité des objets : réparer plutôt que racheter, allonger la durée de vie de nos appareils, sensibiliser à la rénovation et inciter à moins consommer…
Le Green Friday a pour objectif de remettre en question le Black Friday : il se présente comme une alternative à la consommation compulsive, aux achats non nécessaires influencés par des promotions, sans culpabiliser les consommateurs mais en les responsabilisant et en faisant appel à leur libre arbitre de « consomm’acteurs ».
La présidente d’Envie, Anémone Berès, appelle à « sortir de la logique du tout jetable » et à développer l’esprit « maker » des citoyens.
Forts de la portée de l’opération Green Friday, les fondateurs de l’association Green Friday appellent les structures déjà engagées sur le réemploi, l’insertion, la consommation responsable… à rejoindre le mouvement. L’objectif : consolider les initiatives qui ont émergé en réaction au Black Friday et faire du Green Friday le rendez-vous incontournable de la consommation responsable !
Le "Comme d'Hab Friday" d'Éléctro Dépot
À l’heure où nous dépensons chaque année les ressources d’1,7 planète Terre, d’autres évènements ont vu le jour pour lutter contre l’hyperconsommation.
Au Canada, le Buy Nothing Day (jour où l’on n’achète rien) a lieu le même vendredi depuis 1992 « pour réfléchir aux problèmes de la surconsommation » : cette journée est une manifestation de *boycott du Black Friday. Un jour entier à ne rien acheter, au lendemain de Thanksgiving, traditionnellement dédié au primordial shopping monstre de Noël, et l’un des plus gros jours de l’année en terme de chiffre d’affaires des magasins américains.
Distribution de « bons d’exemption de cadeau de Noël », affichage de posters « N’achetez rien aujourd’hui » sur les vitrines des grands magasins, manifestations devant les centres commerciaux ou à l’intérieur des supermarchés… Si elle démarre à peine en France, l’initiative du « Jour sans achat » s’est étendue à l’Australie, la Suède, l’Irlande, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, l’Australie, la Nouvelle-Zélande…