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Nous entendons de plus en plus parler de la gamification dans l’environnement professionnel, mais de quoi s’agit-il vraiment ?
Définition : La Gamification consiste à transposer les mécaniques du jeu dans un domaine non-ludique, pour résoudre des problèmes de la vie réelle ou changer des comportements. Elle repose donc sur l’observation des mécaniques permettant de construire un “bon” jeu, et sur l’étude du comportement des joueurs. Elle vise alors à rendre plus ludiques des activités qui ne le sont pas.
La gamification est un excellent moyen pour faire évoluer les comportements. Dans une entreprise, le changement est crucial. La capacité d’une entreprise à changer rapidement son management, son mode de fonctionnement, et celui de ses équipes détermine la possibilité d’innover plus et mieux que ses concurrents. Dans ce contexte, la gamification est une des possibilités offertes au manager pour accompagner le changement dans les meilleures conditions.
Pour contribuer aux objectifs développement durable (ODD), il ne s’agit plus de seulement réduire ses impacts négatifs, comme c’est encore trop souvent le cas dans une démarche de responsabilité sociétale, mais de voir comment son modèle d’affaires contribue positivement à la durabilité de la planète. Et ce, dans le cadre d’objectifs définis par des acteurs multiples et internationaux si possible.
Penser à l'environnement ne doit pas entrer en conflit avec la responsabilité sociale ; les entreprises doivent renforcer cette responsabilité en reconnaissant à la fois la nature et l'humanité comme faisant partie d'un système global. Par exemple : les approches sociales abordent les problèmes sous plusieurs angles au lieu de se concentrer sur une approche pour résoudre un problème comme le font les approches traditionnelles. Par exemple : les approches traditionnelles peuvent inclure la création d'emplois et de revenus pour les communautés locales affectées par la dégradation de l'environnement. Cela atténue les problèmes socio-économiques tout en promouvant la responsabilité environnementale en même temps. Les approches sociales sont de nature holistique et prennent en considération plusieurs aspects au lieu d'un seul aspect, ce qui est approprié en cette ère de conscience environnementale et de progrès technologique.
Les chiffres sont sans équivoque. Selon la dernière étude de Cone Communications, 78 % des salariés considèrent que l'éthique des affaires au sein de l’entreprise est important et 85 % d’entre eux aimeraient s’investir plus dans la politique RSE de leur entreprise.
D'après ces indicateurs, vos salariés sont l’élément moteur de vos pratiques RSE. Ils seront les premiers à appliquer les mesures que vous aurez mises en place. Si ces derniers ne les appliquent pas, votre démarche RSE n’obtiendra pas un franc succès. Les impliquer dans votre démarche est donc une réelle nécessité.
Mais bien plus que la mise en application de vos mesures, vos employés sont également des citoyens engagés. Les laisser participer à vos décisions RSE, c’est leur donner la chance de lutter pour des causes qui leur sont chères et augmenter la motivation au travail.
Enfin, impliquer vos employés, c’est également, engager leur responsabilité pour générer des idées. Des idées qui vous permettront de vous démarquer dans votre politique RSE. Les consommateurs accordent aujourd’hui une grande importance à la stratégie et l'impact des responsabilités sociétales des entreprises. Vous démarquer pourrait bien être un véritable atout pour la performance de votre activité.
- Plaisir : La gamification est une technique permettant de transformer une tâche rébarbative et ennuyeuse en activité attractive et agréable. C’est le cas de Duolingo, qui permet d’apprendre une langue étrangère de manière beaucoup plus excitante qu’un simple dictionnaire ou logiciel. Duolingo utilise un rythme de distribution des connaissances similaire à celui qu’on retrouve dans les jeux vidéo. Cette technique rend non seulement l’activité excitante, mais également beaucoup plus pédagogique.
- Pédagogie et adhésion : La gamification est une technique intéressante d’un point de vue pédagogique. La pédagogie est souvent le fondement de l’adhésion au changement des parties-prenantes dans les entreprises. La gamification permet alors de faciliter l’adoption rapide de nouvelles habitudes. Par exemple, Civitime propose un serious game permettant de sensibiliser les utilisateurs aux enjeux du développement durable, et de les faire adhérer à la politique environnementale et sociétale de leur entreprise. Ainsi, une solution de gamification peut faciliter l’adhésion des collaborateurs à la politique ou à la stratégie d’une entreprise. La gamification est un outil formidable pour changer des habitudes et en construire de nouvelles.
- Espoir et encouragement : Lorsqu’une personne est confrontée à une tâche difficile, ou qui lui paraît insurmontable, celle-ci se décourage et abandonne. La gamification permet de résoudre ce problème. Par exemple, un élève peut rechigner à apprendre ses leçons parce qu’il a peur de l’échec. Grâce à la gamification, la plateforme Khanacademy redonne confiance aux élèves.
- Persévérance et dépassement : La gamification peut aider une personne à persévérer puis à dépasser ses performances. Nike+ est une application smartphone qui aide les personnes désirant faire plus de sport à courir régulièrement. Grâce à la gamification, Nike acquiert de la visibilité et des informations sur les 11 millions d’utilisateurs de l’appli, qui sont aussi des clients potentiels.
Les avantages qui viennent d’être énumérés confèrent à la gamification de nombreuses qualités pour accompagner le changement dans les entreprises. D’une part, elle peut faciliter l’adhésion aux nouvelles pratiques. D’autre part, elle peut optimiser les performances et les impacts des actions mise en place par la forte implication des collaborateurs.
En 2009, la marque de voiture Allemande a réalisé une expérience en Suède pour prouver ce qu’elle nomma « The Theory of Fun ». Elle organisa quatre expériences en vue de changer la vie quotidienne des habitants de Stockholm.
À l’époque où 30 minutes d’activité physique quotidiennes sont hautement recommandées, la première expérience a été de déguiser un escalier en piano. Les marchent prirent l’apparence de touches de piano. Lorsqu’une personne gravissait les marches, cela produisait les notes associées aux touches. En sautant de marche en marche, on pouvait même jouer un morceau. L’instrument de musique fut installé à la sortie d’un métro. Pour remonter à la surface, le voyageur avait deux choix : prendre l’escalier ou l’escalator. L’expérience filmée, les résultats étaient sans appel : le nombre de voyageurs choisissant les escaliers augmenta de 66 %.
Pour la deuxième expérience, on installa la poubelle la plus profonde du monde dans un parc public. La poubelle était en apparence standard, mais comportait un trucage invisible aux yeux des promeneurs. Lorsqu’on jetait un déchet, on entendait un long son de chute se terminant par un puissant bruit d’impact. Intrigués, certains passant ramassaient même des papiers pour les jeter dans cette poubelle pas comme les autres. Résultat : au cours de la journée d’expérience, le poids des détritus collectés avait plus que doublé.
Pour la troisième expérience, on transforma un conteneur de tri de verre en machine à jouer. La machine se présentait comme un conteneur à verre traditionnel, sauf que les six trous pour jeter les bouteilles s’allumaient de manière intermittente. Le joueur devait alors insérer la bouteille dans le trou qui s’allumait et un compteur de points permettait d’évaluer son score. Même performance que pour l’expérience précédente : le volume de verre trié fut multiplié par 2.
La quatrième expérience fut menée en partenariat avec Swedish National Society for Road Safety, l’organisme chargé de la sécurité routière en Suède. Un radar un peu particulier fut installé dans la ville : plutôt que de sanctionner les chauffards en excès de vitesse, le radar récompensait les automobilistes respectueux des limitations par un ticket de loterie. Au cours des 3 jours d’expérience, la vitesse moyenne des voitures baissa de 22 %.
La super technique de Volkswagen s’appelle the fun theory. La marque applique ce principe dans la conception de ses voitures afin d’encourager les pratiques responsables pour la sécurité et l’environnement. Par exemple, les enfants ne peuvent pas jouer aux jeux intégrés à la voiture s’ils n’ont pas bouclé leur ceinture.
Le succès de ces expériences n’est pas surprenant pour un game designer. Elles utilisent trois éléments importants du jeu : le feed-back (ou « rétroaction »), le challenge et la récompense. Le feed-back, c’est le son produit par l’escalier et la poubelle. Le challenge, c’est l’envie de récolter des points avec le conteneur à verre. La récompense, c’est la perspective de gagner un lot à la loterie. L’utilisation de ces trois mécaniques de jeu explique le meilleur engagement des participants au sein des différentes situations. Les mécaniques de jeu ont donc réussi à faire évoluer les pratiques quotidiennes des citoyens, pour le meilleur.
Et si on faisait la même chose dans votre entreprise ?
